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« Non merci, je ne mange pas de viande. » « Ni la charcuterie ? »

  • Stephanie
  • 1 févr. 2016
  • 3 min de lecture

Ce weekend, je suis allez rendre visite à mes parents, sur le bassin d’Arcachon. Samedi matin, vers onze heures, je vois ma mère commencer à s’activer en cuisine. Jusque-là, rien d’inhabituel. Elle me demande :

- Qu’est-ce que tu veux manger ?

Ah. Ca y est, la fameuse discussion est arrivée. Ça fait trois mois que je viens d’arrêter de manger des animaux, mangeant occasionnellement du poisson lorsque je n’ai pas le choix, la plupart des restaurants ne me laissant pas ce choix.

- Et bien… Tu sais, maman, je ne mange plus trop de viande.

Elle me sourit.

- J’avais deviné.

Il faut dire que j’ai déjà préparé le terrain par téléphone. Même si j’ai du mal à dire que je suis végétarienne, je lui ai expliqué à plusieurs reprises que je mange des équivalents protéinés. Elle continue :

- Si je fais de la sardine, c’est bon ?

- C’est vrai que la sardine c’est pas un animal.

Je le dit sur un ton railleur. Je sens que ça l’embête : elle comprend mes motivations mais n’est pas câblée pour faire à manger sans viande ni poisson. Et comme je n’ai pas envie de manger des omelettes, œufs au plat ou à la coque tout le weekend, je capitule :

- Ok, une sardine ça me va.

Voilà, la discussion est close. Enfin, plutôt reportée à plus tard…

Le soir même, rebelote. Vers dix-huit heures :

- Si je fais une tarte aux légumes, ça te va ?

- Oui, parfait.

Super ! Ça c’est vraiment gentil de sa part. A table, une part de tarte dans mon assiette, je découvre avec stupeur des lardons cachés parmi les cubes de légumes. Je m’indigne.

- Mais maman ! T’as mis des lardons ?!?

- Oui. Tu sais bien que je fais toujours mes tartes comme ça !

Elle a l’air vexée. Elle ne réalise pas. Merde ! Mais c’est comme pas compliqué de comprendre que végétarienne veut dire pas de viande ! Mon père, à côté, ne bronche pas. J'ai l'impression que pour eux, des lardons dans une tarte c’est un peu la chantilly sur les fraises, l'étoile sur le sapin.

Je suis déçue. Il y a un instant, je salivais devant ma part de tarte mais maintenant je me retrouve le cul entre deux chaises : soit je me cuisine autre chose, soit j’accepte de manger les lardons. Comme le flash-back dans un film de science-fiction, je me revois il y a un an, ne sachant même pas qu’il était possible de se passer des animaux sans se créer des carences nutritionnelles. Alors, je dois garder à l’esprit qu’on a tous un cheminement personnel différent et qu’on y avance à vitesse différente.

- Tu veux que je te fasse autre chose ?

Elle est adorable. Même vexée, elle essaye de faire un effort pour s’adapter à mes envies. Le minimum est que je m’adapte à elle. Je me résigne et concède :

- Non, non, c’est bon. T’en fais pas, je vais la manger.

Le lendemain midi, me vient comme une impression de déjà vu.

- Des haricots blancs à la cocotte-minute ?

- Oui, parfait.

Une demi-heure plus tard, je repasse dans la cuisine qui est imprégnée d’une odeur qui ne m’est pas inconnue.

- Mais… Ça sent la saucisse ? Maman, t’as mis des saucisses dans la cocotte ?!

- Oui, pour donner du goût aux haricots.

Non mais je rêve. Alors là, elle le fait exprès. J’ai l’impression de revivre la veille. Elle voit ma tête et essaye de me rassurer :

- Mais t’es pas obligée de manger la saucisse, tu peux la mettre sur le côté de ton assiette.

- Ah oui, parce que l’animal il est moins mort quand il est sur le côté de mon assiette.

Sous le coup de l’exaspération, je luis sors :

- La prochaine fois que je viendrais, j’apporterais mes propres plats !

Evidemment, je ne le ferais pas. J’ai mangé des animaux pendant vingt-huit ans, ce n’est pas ce déjeuné en particulier qui va changer la face du monde. Alors à table, dans mon assiette, j’y mets des haricots épurés de rondelles de saucisses.

Oui, être végétarienne dans une famille de carnivores comme les 97% d'autres familles en France, ce n’est pas évident. Mais ce qui l’aurait été encore moins, ça aurait été d’imposer mes convictions à mes parents sans chercher à prendre en compte qu’ils ne partagent pas les miennes. Oui, mes parents m'ont finalement donné un belle leçon ce weekend sans le savoir : l’important n’est pas d’appliquer ses convictions coûte que coûte mais de le faire au mieux tout en respectant le cheminement personnel des autres.

Bien à vous,

Stephanie


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